- Exposition: Collections de Livres Royaux
- Medieval books
Introduction
La fabrication du livre médiéval est une véritable collaboration entre de nombreux artistes et artisans, du relieur qui assemble les cahiers sous une couverture aussi pratique qu’artistique, jusqu’à l’enlumineur qui participe également à l’ornement de l’ensemble en illustrant le texte. Dans certains manuscrits, on peut même rencontrer des interventions postérieures : des marques d’anciens possesseurs (ex-libris), des notes variées dans les marges du manuscrit (marginalia) ou parfois des modifications, dans l’enluminure par exemple, selon le vœu des propriétaires successifs du manuscrit.
Reliure
Au Moyen Âge, le livre, selon un format appelé “codex” en latin, est composé de plusieurs cahiers de feuillets de parchemin qui ont été cousus ensemble au moyen de fils et attachées à deux plats (originellement en bois, mais qui progressivement seront constitués de papier ou de carton) recouverts de cuir (maroquin, chagrin, basane, veau, parchemin, etc.). La reliure peut être simple ou ornée au moyen de cuirs colorés, de décors estampés ou dorés, de pièces de titre, etc.
Une scène de l’Annonciation est représentée au feuillet 326 du Bréviaire de Martin d’Aragon : on y voit Marie en prière quand l’ange Gabriel apparaît. On peut voir sur le sol, à côté de la jeune femme, quelques livres, sans doute de prière, aux reliures variées : tous ont une reliure en cuir coloré et sont fermés à l’aide de petits fermoirs en tissu rouges ou noirs. Le plus petit de ces ouvrages est visiblement relié en parchemin.
Ecriture
Différentes écritures étaient utilisées au Moyen Âge pour copier les textes sur les feuillets de parchemin, de la minuscule caroline développée dans un contexte de réformes carolingiennes pour clarifier et unifier les pratiques, jusqu’à l’écriture humanistique utilisée à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Plusieurs copistes pouvaient aussi travailler ensemble à l’élaboration d’un même manuscrit.
Le livre d’Heures de Frédéric d’Aragon, richement enluminé, représente les quatre évangélistes en plein travail. A la page 2, saint Jean est représenté en train de préparer sa plume, tandis qu’à la page 42 on peut voir saint Luc écrire à la plume et tenir, dans l’autre main, un petit outil (un grattoir) pour corriger son texte.
Enluminure
Les feuillets du manuscrit peuvent aussi être ornés au moyen de différents types de décor : écritures de couleurs, initiales peintes, miniatures, bordures et encadrements, etc. On appelle « enlumineur » l’artiste en charge du décor.
Sur le premier feuillet du manuscrit Français 2810 qui contient plusieurs récits de voyages et des textes sur l’Orient, l’artiste a peint une scène représentant le départ de deux voyageurs pour introduire le recueil. Cette grande miniature est encadrée avec le texte d’une luxueuse bordure dans laquelle sont peintes les armes du possesseur du manuscrit (Jean de Berry). En feuilletant les pages suivantes, on découvre de multiples ornements qui accompagnent élégamment le texte : rubriques en rouge, titres courants à l’encre bleue, initiales dorées et peintes de couleurs variées, de charmants encadrements végétaux et de ravissantes miniatures.