- Exposition: Le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, le Parlement européen et les droits de l’homme dans le monde
- Le statut du prix Sakharov
Adopté en juillet 1988, le statut du prix Sakharov prévoyait au départ qu'une somme de 5 000 écus serait remise aux lauréats et que toute personne pourrait être candidate, indépendamment de sa nationalité et de son lieu de résidence. Dans le cas de travaux écrits, le Parlement européen pourrait également en favoriser la publication. Les premières candidatures au prix Sakharov devaient avoir le soutien d’au moins 25 députés au Parlement européen. La commission politique du Parlement européen proposait ensuite trois candidats au Bureau élargi, le cas échéant après avoir consulté Andreï Sakharov lui-même. Il revenait alors au Bureau de désigner le lauréat final. Le prix Sakharov devait alors être remis par le Président du Parlement lors d’une session plénière. Au fil des années, le montant du prix est progressivement passé à 50 000 euros en signe de reconnaissance de l’importance de ceux qui luttent pour les droits de l’homme dans le monde.
Mais d’autres changement allaient suivre. Le statut du prix Sakharov a connu d’importantes modifications en 2003, à la suite des propositions du député allemand Elmar Brok, alors président de la commission des affaires étrangères, des droits de l’homme, de la sécurité commune et de la politique de défense. Afin d’élargir la portée du prix, il a été décidé qu'il devrait récompenser une réalisation particulière (production intellectuelle ou artistique, engagement ou action) dans le domaine de la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales, en particulier le droit à la liberté d’expression.
Désormais, le prix récompenserait également la protection des droits des minorités, le respect du droit international, le développement de la démocratie et la mise en place de l’état de droit. Il était désormais admis qu’une candidature pourrait être soutenue par un groupe politique même si, à titre individuel, les députés ne pouvaient soutenir qu’une seule candidature. C’était dorénavant à la commission des affaires étrangères du Parlement qu’il reviendrait de proposer trois candidats à la Conférence des présidents, composée du Président du Parlement et des chefs des groupes politiques, qui désignerait le lauréat final. En raison des élargissements de l’Union européenne et de l’augmentation du nombre de députés européens, toute candidature doit désormais obtenir le soutien préalable de quarante députés.