Qui a été la première réalisatrice et la première femme à diriger son propre studio ?
Depuis les débuts du cinéma, les femmes sont impliquées dans la réalisation de films. Alice Guy est, de nos jours, considérée comme la première réalisatrice. Ce blog explore sa vie et son héritage.
Qui était Alice Guy-Blaché ?
Alice a commencé à travailler dans le cinéma en tant que secrétaire de Léon Gaumont, qui dirigeait alors une des premières sociétés de production cinématographique.
Après avoir assisté à la première démonstration de projection de film par les frères Lumière en 1895, elle est convaincue que le cinéma peut être utilisé non seulement pour documenter des événements, mais aussi comme outil de narration.
En 1896, elle écrit et réalise La Fée aux Choux, un court-métrage faisant référence à un conte de fées ancien. Bien qu'il ne reste plus rien des débuts de la réalisatrice, ils sont reconnus comme étant les premiers exemples de narration en cinématographie.
Retourné en 1900, La fée aux choux (The Cabbage Fairy) d'Alice Guy-Blaché (originellement de 1896).
Elle devint la dirigeante de la branche de la production cinématographique de Gaumont à Paris, un travail qu'elle a dû abandonner après son mariage.
Cependant, cela ne l'a pas empêchée de faire des films. Elle s'installe avec son mari aux États-Unis, où, en 1910, elle fonde sa propre entreprise, Solax, devenant ainsi la première femme à diriger son propre studio.
Quels étaient les films d'Alice Guy-Blaché ?
Alice était une cinéaste aux multiples talents : elle a réalisé, produit, écrit et supervisé la création de centaines de films. Plus de vingt d'entre eux étaient des longs métrages.
Elle a également été une pionnière dans les sujets abordés. Elle a exploré l'idée du mariage en tant que partenariat égal dans Matrimony's Speed Limit (1913) et a inversé les rôles de genre dans In the Year 2000 (1912). Elle a également réalisé des films d'action avec des personnages féminins en héros, tels que Two Little Rangers en 1912. Elle a réalisé l'un des premiers films avec une distribution entièrement noire, A Fool and His Money (1912).
Two Little Rangers par Alice Guy-Blaché, 1912,
EYE Filmmuseum (The Netherlands), Domaine public.
Après son divorce, Alice a dû vendre son studio de cinéma aux enchères et, en 1922, elle décida de rentrer en France.
Elle rencontra des difficultés à réintégrer l'industrie cinématographique française, même auprès de son ancien employeur, les studios Gaumont. Alice retourna brièvement aux États-Unis afin de retrouver des copies de ses films dans l'espoir qu'ils pourraient l'aider à trouver du travail.
Malheureusement, sa recherche fut vaine et elle n'a jamais pu refaire de film.
Préoccupée par son absence des registres de la cinématographie, elle a tenté à maintes reprises de corriger cet oubli.
Quel est l'héritage d'Alice Guy-Blaché ?
Tout en écrivant son autobiographie, Alice a fait la liste de tous les films dans lesquels elle avait été engagée, dans l'espoir que son travail soit reconnu et correctement crédité. Elle a également écrit de nombreuses lettres à des collègues et à des historiens du cinéma pour corriger des erreurs ou rétablir des omissions concernant sa carrière dans des articles déjà publiés.
Ces actions ont porté leurs fruits. Cependant, la plupart des travaux ont été réalisés après la mort d'Alice en 1968, lorsque les chercheurs en cinéma ont commencé à combler les nombreuses lacunes en matière de connaissances sur le cinéma des premiers temps.
Grâce à des documentaires qui ont popularisé sa vie, comme Qui est Alice Guy ? (1975), The Lost Garden : The Life and Cinema of Alice Guy-Blaché (1995) et le plus récent Be Natural : The Untold Story of Alice Guy-Blaché (2018), l'héritage d'Alice est maintenant largement reconnu.
Traduction : Nolwenn Gouault