Photographie en noir et blanc, un homme regarde dans un grand télescope tandis que d'autres hommes se tiennent à ses côtés.
Histoire

Camille Flammarion

L’astronomie dans tous ses états

Qui était l'astronome et auteur français Camille Flammarion ?

par
Marie Boissière (National Library of France)

Nicolas Camille Flammarion (1842-1925) est l’un des grands noms de la vulgarisation des sciences au XIXe siècle, auteur d’un très grand nombre d’ouvrages. Passionné d’astronomie, il a contribué à populariser cette discipline, devenant à la fin du siècle l’astronome le plus célèbre de la planète !

Qui était Camille Flammarion ?

Arrivé à Paris en 1856, il commence à travailler en apprentissage chez un graveur. Grâce à des cours du soir (notamment ceux organisés par l’association polytechnique), il termine ses études en 1858. Passionné d’astronomie, il entre au bureau des calculs de l’Observatoire de Paris en tant qu’« élève astronome ».

Mais en 1862, alors qu’il a tout juste vingt ans, la publication de son premier ouvrage, La Pluralité des mondes habités, fait scandale.

Il défend en effet la théorie que d’autres planètes puissent être habitées (théorie qui, pourtant, comptait déjà dans les siècles précédents des défenseurs aussi prestigieux que Kepler, Galilée ou Descartes !). Flammarion quitte aussitôt l’Observatoire : les circonstances de cette exclusion sont mal connues mais le contenu du livre n’a sans doute pas plu au directeur, Urbain le Verrier. Pourtant l’ouvrage connaît un grand succès et Flammarion reçoit même les félicitations de… Victor Hugo !

Quels sont les livres écrits par Camille Flammarion ?

Ses ouvrages ont un grand succès. Ainsi son Astronomie populaire, parue en 1880, atteint en 1900 le nombre de 100 000 exemplaires vendus. L’ouvrage reçoit également, à sa parution, le prix Montyon de l’Académie française.

Flammarion publie chez des éditeurs célèbres comme Hachette ou Hetzel, et bien sûr chez Marpon et Flammarion que son frère, Ernest, fonde.

gravure avec une carte détaillée de la lune, entourée d'un texte en petits caractères.

À partir de 1865, il donne également des cours et des conférences, notamment à l’association polytechnique ou à la Société des Conférences du boulevard des Capucines, sur l’astronomie mais aussi sur d’autres sujets, comme l’aéronautique.

Cependant, son activité ne se limite pas à Paris : dès 1868, il donne des conférences en Belgique, puis en Italie, et en 1875 il sillonne la France dans une grande tournée de conférences en Bourgogne, Auvergne, Bretagne et Normandie.

Y a-t-il de la vie sur Mars ?

Parmi tous les sujets, celui qui le fascine le plus est la planète Mars.

Il dresse en 1876 une carte de la planète, prenant en compte ses observations et celles de tous ses prédécesseurs depuis le XVIIe siècle.

Dans la controverse sur les canaux de Giovanni Schiaparelli (l’astronome italien affirmait avoir observé un réseau de canaux à la surface de Mars), Flammarion choisit évidemment de défendre l’existence de ces derniers – qui conforte sa théorie de l’habitabilité de Mars – même s’il admet ne jamais les avoir observés lui-même. En 1892, il fait paraître un ouvrage entier sur La Planète Mars et ses conditions d'habitabilité.

Affiche représentant une planète dans l'espace avec les mots URANIA en rouge et d'autres textes.

Création de la Société astronomique de France

L’astronomie est également bien présente dans ses romans qualifiés de « sidéraux » : Uranie et Stella. L’astronomie n’est pas uniquement une affaire de livres.

Ayant été lui-même un astronome sans instrument, Flammarion déplore à la fin de son Astronomie populaire l’absence d’un lieu parisien propre à faire des observations. Qu’à cela ne tienne : en 1882, un admirateur et astronome amateur, Louis-Eugène Méret, lui fait don d’une propriété à Juvisy-sur-Orge pour « en faire profiter la science » ! Flammarion la transforme en observatoire, y installant en 1884 une coupole et une lunette astronomique. Le 28 janvier 1887, il fonde la Société astronomique de France qu’il préside.

Portrait photographique en noir et blanc, Camille Flammarion se tient dans une bibliothèque à côté d'un globe terrestre.

Après la mort de l’astronome, le 3 juin 1925 à Juvisy, ses pairs lui rendent hommage en baptisant la petite planète (astéroïde) n°1021, découverte le 11 mars 1924, Flammario !


Ce blog a été publié à l'origine sur le Blog Gallica de la Bibliothèque nationale de France.

Ce billet fait partie du projet Rise of Literacy, qui vous emmène à la découverte de la connaissance des textes en Europe grâce à la conservation numérique de précieux ouvrages textuels provenant de collections de tout le continent.