une affiche violette, noire et blanche pour Victor Bicycles avec deux images de femmes cyclistes.
Histoire

« Femmes, méfiez-vous du visage du vélo ! », mais qu’est-ce que le « visage du vélo »?

Un problème de santé imaginaire pour dissuader les femmes de faire du vélo et de voyager en autonomie

par
Susan Muthalaly (s'ouvre dans une nouvelle fenêtre) (Europeana Foundation)

Il est difficile d’imaginer qu’il y a un peu plus d’un siècle, les femmes étaient découragées de faire du vélo.

La disponibilité croissante des bicyclettes a apporté aux femmes la mobilité et l'indépendance pour se déplacer seules. Cela a bien sûr menacé l'hégémonie masculine.

À la fin du XIXe siècle, les médecins ont inventé une maladie appelée « Bicycle Face » (littéralement « le visage du vélo ») pour décourager les femmes de faire du vélo.

Qu’était-ce que le « visage du vélo » ?

La méthode consistait à effrayer les femmes en leur faisant croire qu'en faisant du vélo, elles auraient les yeux gonflés et le menton proéminent à cause de l'effort qu'elles devaient fournir pour garder l'équilibre sur le vélo. Le « visage du vélo » était généralement rouge, mais parfois pâle, et paraissait toujours fatigué. Ces caractéristiques étaient considérées comme des traits féminins indésirables.

Les articles publiés visaient également à faire croire aux femmes que le cyclisme excessif les rendrait vulnérables aux maladies.

Les médecins étaient également persuadés que les femmes qui faisaient du vélo avaient un comportement trop sexuel. Conduire quoi que ce soit était considéré comme trop masculin pour une femme ou une fille digne de ce nom.

une photographie en noir et blanc de trois femmes en tenue formelle debout près de trois vélos.
une photographie en noir et blanc de trois femmes en longues robes blanches se tenant à côté de leurs vélos.

Quand les femmes ont-elles commencé à faire du vélo ?

De nombreux amateurs de vélo n’adhéraient pas au « visage du vélo » en tant que condition médicale. Au lieu de cela, ils ont suggéré que l’activité physique améliorerait plutôt la santé des femmes.

Le cyclisme pourrait aider les coureurs à se sentir mieux physiquement et émotionnellement. Le cyclisme pourrait non seulement rendre les femmes plus fortes, mais aussi les rendre plus confiantes dans leurs propres capacités.

Dans ces affiches de la fin du XIXe siècle, provenant de la Bibliothèque nationale de France, les femmes ne souffraient visiblement pas du « visage du vélo » !

une affiche mettant en avant une femme qui fait du vélo accompagnée d’oies, avec les mots « Motocycles Comiot ».
une affiche montrant une femme à vélo avec des monuments parisiens en arrière-plan.
une affiche avec une femme sur un vélo agitant un mouchoir blanc vers une autre femme, et les mots en jaune vif « Nordisk Cyclefabrik ».
une affiche d’une femme tenant un éventail et sur un vélo. Elle indique les mots « Gladiator cycles ».
une affiche graphique montrant une femme à vélo, avec un fond jaune et le mot « HURTU » écrit en rouge vif.
une affiche pour « Cycles Sirius » montrant un groupe de femmes regardant un vélo tenu par un homme.
une affiche pour « Cycles Humber » avec l’image d’une femme dans une robe jaune sur un vélo.
affiche pour « La Guêpe » avec une femme sur un vélo, elle a des ailes et des antennes comme un papillon.
une affiche montrant une femme assise en tenant un vélo, avec un paysage parisien en arrière-plan.
affiche pour « Cycles Motos Armor » mettant en scène une femme vêtue de blanc tenant un vélo.
une affiche publicitaire pour « Humber cycles » mettant en avant une femme sur un vélo roulant de face.

Traduction revue par : Nolwenn Gouault